Le Québec et le Canada subissent des pénuries de main-d’œuvre et de logements importantes. Or, si les travailleurs étrangers ont justement besoin d’un toit, leur en trouver un n’est qu’un des défis de Martin Bouthillette, qui nous parle de son travail : bien préparer, accueillir et accompagner ces travailleurs précieux pour les entreprises clientes de nos services de relocalisation et accueil. Un travail où l’humain est au premier plan.
Sarah-Maude : Bonjour Martin, nous avons parfois l’occasion de nous croiser dans des dossiers et de collaborer sur des mandats. C’est toujours un plaisir d’échanger avec toi. Peux-tu d’abord me rappeler le parcours qui t’a mené à ton rôle ?
J’ai étudié en commerce. Puis, j’ai connu diverses expériences de travail : gestion des opérations d’une entreprise en tourisme, production télé, contenu Web, service à la clientèle… Cette combinaison d’expériences et mon vif intérêt à trouver des solutions à des enjeux complexes m’ont conduit à mon poste actuel en relocalisation et accueil.
S-M – Un poste dont tu es le premier titulaire, n’est-ce pas?
Exact. Il nous a donc fallu créer de A à Z ces services de relocalisation et accueil. Galileo Partners les a lancés en juillet 2020, soit peu après le début de la pandémie. C’est dans l’ADN de notre entreprise d’en faire plus que les clients demandent, d’où l’ajout de ces services complémentaires.
S-M – Peux-tu nous les résumer?
Avec plaisir. Mes premières interventions pour un mandat débutent généralement alors que des processus d’immigration ont été enclenchés par mes collègues avocats. Je dois alors commencer à préparer le ou les futurs travailleurs étrangers concernés à leur nouvelle vie, et cette préparation se poursuivra après leur arrivée au Canada.
Il y a bien sûr un gros volet d’information qui vise à répondre à toutes les questions liées à celle-ci : c’est quoi, c’est comment vivre au Québec? On parle donc aux futurs travailleurs de nos saisons – et l’hiver est un thème incontournable –, de notre mode de vie, de la ville qu’ils habiteront, des logements et de nos systèmes financier, éducatif, de transport et de santé, etc.
S’ensuivent des démarches administratives : obtention d’un numéro d’assurance sociale, d’un nouveau permis de conduire, ouverture d’un compte bancaire, prévision d’un budget, inscription des enfants à l’école…
Il faut aussi établir et gérer l’itinéraire du travailleur depuis le pays qu’il quitte, jusqu’à ce qu’il soit à son nouveau chez lui au Canada. Puis, à son arrivée, on va l’accueillir à l’aéroport et on l’amène à son logement temporaire ou permanent. Si le travailleur n’a pas de logement permanent, on l’accompagne pour en trouver un. On fait aussi le tour du quartier pour que la personne connaisse les commerces de proximité.
Enfin, une fois la personne installée, on ne manque pas de faire un suivi et de lui offrir du soutien pour sa vie quotidienne. L’important est alors de pouvoir répondre rapidement et clairement à toutes ses questions. Pour le travailleur, le parcours dans le cadre d’une mission de recrutement international aura duré de 12 à 15 mois, avec mon équipe qui est impliqué de plus près 3 mois avant l’arrivée et 2 mois après l’arrivée.
S-M – Ouf! ça en fait des choses à gérer!
Tout à fait! Et nous les offrons à la carte ou à forfait à nos entreprises clientes de nos services de relocalisation et accueil. Heureusement, je compte sur une équipe efficace et un bon nombre de partenaires clés. Comme on touche à une foule de questions et que les mandats nous plongent dans des industries variées, il faut être généraliste et, surtout, profondément humain. Il y a de l’humain dans tous les aspects de mon travail.
S-M – Intéressant… Qu’est-ce que tu veux dire concrètement?
Il y a d’abord les très nombreux humains avec qui nous devons collaborer lors des tâches que je viens d’évoquer, depuis nos recruteurs et nos avocats chez Galileo qui s’occupent du succès des démarches de recrutement et/ou d’immigration, jusqu’au déménageur international, en passant par des assureurs, des commis de banque, des gestionnaires immobiliers, etc.
Puis, il y a cet humain au centre de nos préoccupations, une personne quittant son pays pour un autre, un pays qu’elle ne connaît pas. Elle traverse alors toute une gamme d’émotions : excitation, fébrilité face à un nouveau projet de vie, inquiétude et stress face à l’inconnu, joies et déceptions, puis la nostalgie due au mal du pays d’origine…
S-M – Il te faut donc composer avec toutes ces émotions…
Absolument. On essaie donc, en amont, d’anticiper tous les besoins des travailleurs étrangers et de leur famille, les problèmes qu’ils pourraient rencontrer et leurs solutions, pour que cette nouvelle vie débute le mieux possible. C’est pourquoi la prévisibilité du parcours et les détails sont super importants en relocalisation et accueil.
S-M – J’imagine que, parmi les problèmes, certains sont récurrents?
Oui. Par exemple, avant leur arrivée, beaucoup de travailleurs vont tenter à distance toutes sortes de démarches. Or, sans statut au Canada, certaines démarches, comme essayer de louer un appartement, n’aboutiront pas. On essaie alors de préciser et de recadrer la séquence des événements.
Autre difficulté : bien faire comprendre le coût de la vie chez nous, donc le bon budget à prévoir dans un contexte de déductions à la source, d’un taux d’imposition et de prix différents de ceux du pays d’origine, etc. Et il y a bien sûr la question de trouver un domicile dans un contexte de pénurie de logement, ce n’est vraiment pas évident.
S-M – En effet. Mais comme tu dis ça avec le sourire, je comprends que ces défis ne te font pas peur!
C’est vrai que j’aime mon travail. Je me décrirais comme un chef d’orchestre pour nos entreprises clientes et pour leurs travailleurs étrangers. Ces nouveaux arrivants sont vraiment très courageux. Leur changement de vie est souvent radical, d’où l’importance de bien les accompagner. Il suffit de s’imaginer ne serait-ce qu’une journée à leur place pour s’en rendre compte!
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