Recrutement international: 6 questions que se posent les employeurs

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28 avril, 2022

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre touchant notamment le secteur manufacturier, bon nombre d’employeurs de ce secteur songent à se tourner vers le recrutement international pour pourvoir des postes vacants. En effet, dans le contexte actuel, il est de plus en plus difficile d’identifier des candidats locaux pour des postes qui nécessitent peu ou pas de qualifications.

Dans le cadre de notre pratique combinée en recrutement international et en immigration, nous sommes appelés à mettre en œuvre des solutions d’affaires permettant à nos clients de répondre à ce défi.

Ainsi nous partageons 6 réponses à des questions fréquentes posées par les entreprises qui désirent débuter un projet de recrutement international:

1. Est-ce que le recrutement international est la bonne solution pour mon entreprise?

Un processus de recrutement international est toujours accompagné d’une procédure d’immigration. Effectivement, sans l’autorisation de travail appropriée, le candidat identifié à l’étranger ne peut pas être admis au Canada pour y travailler.

De plus, il est important pour l’employeur d’identifier ses besoins de main-d’œuvre à moyen terme en prévoyant le nombre de travailleurs requis et les postes à pourvoir. Il est aussi essentiel d’avoir tenté de recruter localement avant de songer au recrutement international.

Identification des besoins de main-d’œuvre

Puisqu’un projet de recrutement international s’échelonne souvent sur une période pouvant dépasser 12 mois, il est idéal de faire des projections d’embauche par poste sur un horizon de 24 à 36 mois.

Cette prévisibilité est nécessaire puisque les travailleurs étrangers qui sont retenus suivant un processus de recrutement seront rattachés à des conditions de travail précises autorisées par le gouvernement canadien. En effet, ils devront respecter strictement les conditions inscrites sur le permis de travail qui leur sera délivré et ils ne pourront pas changer de poste durant leur séjour.

En cas de promotion interne ou de changement substantiel des tâches et des responsabilités en cours de mandat au Canada, les travailleurs étrangers devront obtenir un nouveau permis de travail avant que les changements soient appliqués.

Tout changement de poste implique donc l’obtention de nouvelles autorisations de travail.

Identification des postes à pourvoir

L’identification précise des postes à pourvoir est primordiale pour mettre en place des stratégies de recrutement international et d’immigration adéquates. Cette détermination aura un impact sur les bassins de recrutement internationaux préconisés et sur le déploiement de la stratégie d’immigration en fonction des programmes disponibles.

Recruter localement d’abord

Considérant les coûts et les délais d’un processus de recrutement international combinés à un processus d’immigration, l’employeur devrait idéalement tenter de recruter des travailleurs canadiens en premier lieu.

De plus, plusieurs programmes d’immigration requièrent que l’employeur démontre ses efforts de recrutement locaux suivant une procédure précise. Cette étape est fréquemment nécessaire pour le déploiement de stratégies d’immigration visant à pourvoir des postes d’entrée dans plusieurs secteurs d’activités de l’économie canadienne.

2. Dans combien de temps les travailleurs étrangers arriveront-ils dans mon entreprise?

Un projet de recrutement international incluant les étapes du recrutement, de l’immigration et de la relocalisation des travailleurs pour des postes d’entrée prend environ 12 mois.

Plusieurs facteurs influencent ces délais notamment le type de postes en recrutement, le profil international de l’employeur qui souhaite recruter et le pays de citoyenneté des candidats étrangers identifiés.

Alors que la durée du processus de recrutement dépend largement des parties prenantes – l’employeur, les candidats étrangers et l’équipe de recrutement international –, la durée du processus d’immigration est largement tributaire des délais administratifs déterminés par les différentes instances gouvernementales d’immigration.

Ces délais administratifs, autrement appelés délais de traitement, peuvent changer sans préavis.

3. Combien coûte un processus complet de recrutement international combiné au processus d’immigration?

Les frais gouvernementaux et les frais de traitement associés à la démarche initiale de recrutement internationale et d’immigration temporaire s’élèvent habituellement à un peu plus 2000$.

Souvent, les employeurs vont également choisir d’être accompagnés par des experts dans le processus de recrutement international. En cette matière, plusieurs options desquels découlent plusieurs niveaux d’accompagnement sont disponibles. Dans votre choix de partenaire assurez-vous de considérer les facteurs suivants :

  • La profondeur de l’expertise et du réseau de recrutement international du partenaire;
  • La compatibilité de l’approche de l’équipe de recrutement internationale à vos pratiques de ressources humaines;
  • La qualité des conseils en matière d’immigration temporaire et permanente;
  • La capacité du partenaire à vous conseiller sur le plan juridique;
  • La résilience des services juridiques du partenaire;
  • Les éléments pris en charge par le partenaire et par l’employeur et le niveau d’encadrement du processus par le partenaire;
  • La capacité du partenaire à vous accompagner en matière d’intégration des travailleurs étrangers à votre milieu de travail; et,
  • Le niveau de prise en charge de l’arrivée des travailleurs.

Selon plusieurs facteurs dont le niveau de prise en charge, le nombre travailleur recruté et l’expertise du partenaire, les honoraires vont généralement varier entre 7000$ et 15 000$ par travailleur.

4. D’où viendront les candidats étrangers recrutés?

Il est primordial d’être conseillé pour bien choisir les bassins internationaux les plus appropriés en fonction notamment des qualifications requises pour le poste, des considérations liées aux programmes d’immigrations temporaires et des considérations liées aux programmes d’immigration permanente.

Pour les employeurs du Québec, il est notamment important de favoriser le recrutement des candidats provenant de pays francophones ou francophiles. En effet, la langue est un facteur qui facilitera l’intégration au milieu de travail en plus de favoriser les chances du travailleur de pouvoir cheminer vers la résidence permanente au Canada à partir du Québec

5. Combien de temps les candidats étrangers pourront-ils demeurer au Canada?

Le statut d’immigration obtenu par les candidats étrangers sera celui de travailleur étranger temporaire. Afin d’exercer leur nouvel emploi au Canada, ces derniers doivent obtenir un permis de travail qui, dépendamment du type du poste et du profil de l’employeur, sera habituellement valide pour une durée variant d’un (1) à trois (3) ans.

À l’expiration de ce permis de travail initial, il sera requis de procéder à des demandes de renouvellement de statut temporaire afin que les travailleurs puissent demeurer au Canada et continuer à travailler pour leur employeur.

6. Suis-je bien accompagné ?

La stratégie de recrutement international et la stratégie d’immigration doivent être déterminées de façon concertée afin de maximiser les chances de succès de la démarche.

Il est donc préférable pour les employeurs de prioriser une approche intégrée incluant le recrutement, l’immigration et la relocalisation des travailleurs. Il est également important de se sentir en confiance avec le partenaire de recrutement choisi et d’avoir confirmé l’expertise du partenaire à toutes les étapes.

Nicolas SIMARD-LAFONTAINE

À propos de Nicolas Simard-Lafontaine

Nicolas Simard-Lafontaine est l’un des associés fondateurs de Galileo. Depuis son admission au Barreau du Québec, il pratique exclusivement en immigration d’affaires auprès d’entreprises et d’entrepreneurs.

Nicolas s’implique directement auprès de plusieurs clients d’affaires de Galileo dans le cadre de dossiers sensibles ou complexes. Il agit notamment auprès de clients dans les domaines du génie civil, de la construction, de la fabrication et des technologies. Nicolas utilise une approche stratégique à long terme dans les dossiers qu’il pilote. Il permet ainsi aux clients de Galileo de naviguer avec aise dans leurs projets d’affaires comportant des composantes liées à l’immigration, comme la construction d’une nouvelle usine, l’acquisition par un groupe étranger d’une entreprise canadienne, l’implantation d’activités au Canada, la construction d’infrastructures essentielles ou encore la mise en place des processus internes nécessaires à la gestion d’un volume grandissant de questions liées à l’immigration.

Nicolas est également membre de l’équipe de direction où il pilote plusieurs projets commerciaux et d’amélioration continue.

Nicolas s’implique aussi dans la communauté juridique en siégeant au comité directeur de l’Association canadienne des Avocats en Immigration (ACAI) et sur le comité exécutif de la division du Québec de la section immigration et citoyenneté de l’Association du Barreau canadien. Dans le cadre de ces comités, il commente fréquemment les politiques gouvernementales en contribuant à la rédaction de lettres aux ministères concernés, en publiant des articles, en commentant les politiques et en participant à diverses rencontres avec les ministères et les agences gouvernementales impliqués dans le système d’immigration.

Nicolas est titulaire d’un Baccalauréat en administration des affaires (B.A.A.) de HEC Montréal et d’un Baccalauréat en droit civil (L.L.B) de l’Université de Sherbrooke. Il figure sur les palmarès Who’s Who Legal (WWL), Chambers & Partners et LExpert dans la catégorie des avocats les plus recommandés au Canada en immigration d’affaires.

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Camille RÉGENT

À propos de Camille Régent

Camille Régent est avocate, chef d’équipe chez Galileo et représente des entreprises dans le cadre de leurs besoins en mobilité internationale.

Elle accompagne les clients de Galileo dans leur projet d’expansion ou pour pourvoir les postes vacants en les conseillant sur des stratégies d’immigration répondant adéquatement à leurs besoins opérationnels.

Se positionnant en véritable partenaire, Camille traduit de manière créative les besoins des clients qu’elle représente en action juridique concrète pour leur permettre de rencontrer leurs objectifs d’affaires.

Camille possède également une compréhension personnelle du processus d’immigration canadienne, l’ayant elle-même vécue. Elle est donc à même de comprendre les enjeux humains et même parfois logistiques liés à ce processus et est en mesure de fournir un accompagnement accru aux travailleurs et aux gens d’affaires qui le vivent.

Très tournée vers le monde, Camille a eu la chance de représenter le Québec en Côte d’Ivoire lors du Parlement francophone des jeunes et a également effectué un stage de coopération internationale au Nicaragua pendant plusieurs mois.

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